« Ça débuté comme ça. Moi , j’avais jamais rien dit. Rien. »
(première phrase de « Voyage au bout de la nuit)
PRESENTATION GENERALE (via wikipedia)
Voyage au bout de la nuit est le premier roman de Céline, publié en 1932. Ce livre manqua de deux voix le prix Goncourt mais obtint le prix Renaudot.
Le roman est surtout connu pour son style, imité de la langue parlée et teinté d’argot, qui a largement influencé la littérature française contemporaine. Il s’inspire principalement de l’expérience personnelle de Céline à travers son personnage principal Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Céline a participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l’absurdité du monde. Il ira même jusqu’à qualifier la guerre d’« abattoir international en folie ». Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d’héroïsme, celui-là même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre met en évidence la pourriture du monde, qui est un thème récurrent du roman.
« – Il y a l’amour, Bardamu!
– Arthur, l’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches et j’ai ma dignité moi! que je lui réponds.» »
Néanmoins, Voyage au bout de la nuit constitue bien plus qu’une simple critique de la guerre. C’est à l’égard de l’humanité entière que le narrateur exprime son mépris : braves ou lâches, peuples colonisateurs ou colonisés, Blancs ou Noirs, Américains ou Européens, pauvres ou riches ; Céline n’épargne vraisemblablement personne.
RESUME
Voyage au bout de la nuit est un récit à la première personne dans lequel le personnage principal, Bardamu, raconte son expérience de la Première Guerre mondiale, du colonialisme en Afrique, des États-Unis de l’entre-deux guerres, et de la condition sociale en général.
Bardamu a vu la Grande Guerre et l’ineptie meurtrière de ses supérieurs dans les tranchées. C’est la fin de son innocence. C’est aussi le point de départ de sa descente sans retour. Ce long récit est une dénonciation des horreurs de la guerre, dont le pessimisme imprègne toute l’oeuvre. Il part ensuite pour l’Afrique, où le colonialisme est le purgatoire des Européens sans destinée. Pour lui c’est même l’Enfer, et il s’enfuit vers l’Amérique de Ford, du dieu Dollar et des bordels. Bardamu n’aime pas les États-Unis, mais c’est peut-être le seul lieu où il ait rencontré un être (Molly) qu’il aima jusqu’au bout de son voyage sans fond. Mais la vocation de Bardamu n’est pas de travailler avec les machines des usines de Détroit ; c’est de côtoyer la misère humaine, quotidienne et éternelle. Il retourne donc en France pour terminer ses études en médecine et devenir médecin des pauvres. Il exerce alors dans la banlieue parisienne, où il rencontre la même détresse qu’en Afrique ou dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.
« Il faut relire Céline en le voyant. Céline a dit la vérité du siècle : ce qui est là est là , irréfutable, débile, monstrueux, rarement dansant et vivable. »
Philippe Sollers in Céline, Voyage au bout de la Nuit, Gallimard