« Les nourritures terrestres », souvent simplement appelé « Les nourritures », est un texte relativement inclassable d’André Gide. Publié en 1897, « Les nourritures » n’ont pas la structure d’un roman, mais plutôt l’apparence d’un long et lumineux poème en prose. Kaléidoscope de toutes les formes d’écriture allant du journal, aux notes de voyage, en passant par la ballade : « Les nourritures » célèbrent la vie, le désir, et la nature comme aucun autre livre.
« Saisis de chaque instant la nouveauté irremplaçable et ne prépare pas tes joies, ou sache qu’en son lieu préparé te saisira une autre joie »
Véritable hymne à la joie, « Les nourritures terrestres » est souvent considéré comme un magnifique remède à un état passager de déprime. A prescrire sans modération…
« Nathanaël, jette mon livre, ne t’y satisfais point. Ne crois pas que ta vérité puisse être trouvée par quelque autre, plus que tout, aie honte de cela. (…) Jette mon livre ; dis-toi bien que ce n’est là qu’une des mille postures possibles en face de la vie. Cherche la tienne. Ce qu’un autre aurait aussi bien fait que toi, ne le fais pas. Ce qu’un autre aurait aussi bien dit que toi, ne le dis pas – aussi bien écrit que toi, ne l’écris pas. Ne t’attache en toi qu’à ce que tu sens qui n’est nulle part ailleurs qu’en toi-même, et crée de toi, impatiemment ou patiemment, ah ! le plus irremplaçable des êtres. »