LIVRE RECOMMANDÉ PAR BARBARA CARLOTTI ❣️

« En 1968, pendant un an, Jean-Jacques Schuhl n’a lu que les journaux et au terme de cette année là, il a écrit « Rose Poussière ». Donc il y a dans ce livre tout ce qui se passe en 68 : les Rolling Stones, les Pink Floyd, le rock, les manifestations, la politique. C’est vraiment un livre passionnant qui résume une époque, par un prisme très poétique »

Barbara Carlotti, Reading Wild Days, jeudi 5 mars 2020

Le résumé de l’éditeur :
Source : Gallimard

JEAN-JACQUES SCHUHL : Rose poussière

Collection Le Chemin, Gallimard
Parution : 28-03-1972

De gauche à droite, ainsi que sur une photographie, on reconnaît dans ce livre des morceaux de personnages célèbres mais qui, en fin de compte, ne sont là que pour contribuer à n’en faire qu’un – ou trois milliards – l’homme interchangeable et sans nom, comme dans un photomontage ou un portrait-robot : Mao, Marlene, Oulianov, les Rolling Stones, Ava Gardner, Marlon Brando, Weidman, Stan Laurel.
De pied en cap, cet homme interchangeable et synthétique porte les signes du temps : lunettes fumées, fils électriques, boots, fards, foulards, chants, accessoires détournés ou décalés, et surtout sa mort électronique et industrielle avec son maquillage, sa toilette, sa douceur, sa précision anonyme : rien de tel que des pièces (et des phrases) rapportées pour aussitôt se décomposer au ralenti et en silence. De part en part, ce montage-démontage sur l’impersonnalité tourne autour de ces «éléments étranges qui ne cessent pas d’entraîner la vie humaine vers une région blafarde», zone commune (fosse commune) où n’ont plus cours les valeurs de culture, d’intelligence, de style ni de personne humaine, chaque chose n’étant plus là que pour soi, c’est-à-dire pour rien. De cette zone innommable, il n’est aujourd’hui, pour nous en donner un aperçu, que les déchets et pourritures en tous genres.

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