Un barrage contre le Pacifique est un roman de Marguerite Duras paru en 1950.
C’est au moment où Marguerite Duras vient de divorcer de son premier mari et de se remarier avec Dionys Mascolo (dont elle aura un enfant) qu’elle écrit ce roman.
Elle s’inspire largement de sa propre adolescence.
Résumé
Dans le sud de l’Indochine française, en 1931, une veuve vit avec ses deux enfants, Joseph et Suzanne (20 et 17 ans). Leur bungalow est isolé dans la plaine marécageuse de Ram. Leurs conditions de vie sont déplorables : ils sont fréquemment contraints à manger de l’échassier, ne possèdent qu’une vieille automobile modèle B12…
La mère a économisé durant 10 ans pour se voir attribuer cette concession, qui s’est finalement révélée incultivable, les plantations sont détruites tous les ans par la mer de Chine (qui semble être le Pacifique aux yeux de la mère, à cause de l’inégalité du combat). La mère, désillusionnée après avoir vu ses barrages détruits par le Pacifique invincible et soumise au harcèlement de l’administration corrompue, commence à sombrer dans la folie.
Le récit s’ouvre sur la mort de leur vieux cheval, acheté quelques jours plus tôt. Cette mort entraîne leur visite à la ville de Ram, où ils font la connaissance de M. Jo, un jeune et riche planteur. Il porte au doigt un énorme diamant, et, malgré la laideur de son visage, la mère forme alors le souhait qu’il demande sa fille en mariage. Le planteur, fasciné par Suzanne, revient tous les jours au bungalow. La mère surveille leurs entrevues pour leur empêcher tout contact physique ; elle ne laisse ainsi, à M. Jo que la solution du mariage pour satisfaire ses désirs.
Monsieur Jo se prend au jeu, essaie en quelque sorte d’acheter Suzanne en lui offrant des produits de beauté, une robe. Pour obtenir de la voir nue, il lui propose un phonographe. Face à l’ultimatum de la mère qui lui propose de l’épouser ou de la quitter, il offre sa bague à Suzanne. Ce don marque la fin des rapports de M. Jo avec la famille qui découvre par la suite que la bague n’a pas tant de valeur ; elle contient un crapaud. Cette découverte fait le désespoir de la mère qui s’obstine pourtant à vouloir vendre le diamant pour sa valeur supposée, et, ce faisant, elle se coupe du monde. Ses enfants en profitent pour s’émanciper.
Finalement, Joseph rencontre une jeune femme qui accepte de lui acheter le diamant pour plus cher qu’il ne vaut, mais le lui rend ensuite. L’état de la mère ne s’améliore pas. De plus en plus faible, elle finit par accepter de revendre le diamant à sa valeur réelle. Joseph finit par quitter la maison et Suzanne s’apprête à faire de même quand la mère meurt. Joseph revient une dernière fois et, avec Suzanne et les domestiques, ils inhument leur mère dans la concession. Par vengeance envers l’administration, Joseph confie ses fusils aux habitants, sachant l’usage qu’ils comptent en faire. Suzanne, qui a entretemps perdu sa virginité dans les bras du fils d’un voisin planteur – qu’elle ne compte toutefois pas épouser – s’en va de son côté.
Ce roman propose le récit de la désillusion indochinoise, une histoire dans la face cachée de la prospérité, l’Indochine du vice et de la dérive. Au fil d’Un barrage contre le Pacifique, on rencontre différents personnages et donc différentes histoires, différentes destinées (la mère, Suzanne, Joseph, mais aussi Carmen, le caporal, Barner…), dressant ainsi un tableau assez complet de la vie coloniale. D’inspiration autobiographique, ce roman révéle Marguerite Duras au grand public.
Source : Wikipedia