STAY WILD KEEP READING – JAKUTA ALIKAVAZOVIC
Un podcast animé par Sylvia Minne
Durée épisode : 00 :52 :20
© READING WILD – 2020

« La littérature c’est la première forme de réalité virtuelle qui nous soit accessible »

Stay Wild Keep Reading – Jakuta Alikavazovic

 

Dans ce onzième épisode de Stay Wild Keep Reading l’auteure Jakuta Alikavazovic se confie au micro de Sylvia Minne sur son rapport à la lecture et quelques uns de ses livres préférés.

RÉSUMÉ DE L’ÉPISODE

Du plus loin qu’elle s’en souvienne, les livres ont toujours été là, et d’une façon très simple « on les respectait, sans les sacraliser ». De ses premiers souvenirs de lecture à ses derniers coups de coeur, Jakuta Alikavazovic vous délivre, dans ce cet épisode de podcast, quelques unes de ses plus belles recommandations. Un entretien passionnant qui est l’occasion aussi de dévoiler son rapport à l’écriture, et aux « grands auteurs ».

READING WILD · STAY WILD KEEP READING #11 JAKUTA ALIKAVAZOVIC

Extraits de l’entretien

« A vrai dire je lis surtout dans mon bain. J’adore ça. C’est le meilleur moment pour moi pour lire. Je lis au lit mais c’est d’autres moments de lecture. C’est différent. Dans mon bain je suis très réceptive, rien ne m’échappe, c’est vraiment des moments d’attention suprême. Alors que dans mon lit, comme ça en pleine nuit, je lis et ensuite il me reste des impressions de lecture, comme des rêves. C’est ma double vie, presque, ces lectures de nuit »

« Je suis fille unique, donc c’est quelque chose qui prédispose à la lecture ; mes parents sont arrivés à Paris au début des années 70, d’un pays qui s’appelait à l’époque la Yougoslavie, et qui n’existe plus, et mes parents se sont découverts, se sont réinventés, grâce à Paris, par Paris, par l’accès à la culture, à la littérature aux arts que Paris leur permettait, et ils m’ont transmis quelque chose de ça »

« Les livres ont toujours été là, et d’une façon très simple : on les respectait sans les sacraliser, moi je me souviens de les avoir lus, mais je me souviens aussi d’avoir construit des châteaux forts en livres. Un vrai rapport chaleureux, presque humain à la lecture. Les livres faisaient partie de la famille un peu comme un animal domestique pourrait faire partie de la famille »

« Je me souviens d’un enseignant de collège qui nous a fait lire « Un roi sans divertissement » de Jean Giono. C’est, à ce jour, un des plus beaux livres que j’ai lu. C’était extraordinaire de le donner à lire à des très jeunes gens parce qu’il s’est passé quelque chose, du moins pour moi, ce livre, cette langue de Giono ça m’a vraiment donné envie d’aller voir qui étaient ces soi-disant  « grands auteurs » dont on nous parlait, et dont je me méfiais ».

« Ce que je ne veux pas savoir » et « Le coût de la vie » ce sont deux livres que je trouve vraiment magnifiques pour leur fausse simplicité, pour la capacité de Deborah Levy à montrer comment se construit un sujet. Les deux sont des livres sur l’écriture, sur comment on trouve sa propre voix parmi presque cette cacophonie, cette jungle de références passées, présentes, et même à venir »

« Quand j’avais 18 ou 19 ans on m’a prêté un appartement à Brooklyn. J’étais complètement en décalage horaire et dans la bibliothèque de cet appartement j’ai pris Absala Absalam de William Faulkner dans sa version originale, et j’ai commencé à le lire, et vraiment ça a été un choc physique. J’ai pris un coup de jus, comme une décharge. J’étais complètement électrisée. C’était vraiment extraordinaire. (…) Cette impression très étrange et qui fait vraiment un peu court-circuit : de trouver quelque chose qui est complétement inédit, complètement neuf, et pourtant de le reconnaître. C’est comme si on avait d’un seul coup un peu plus d’espace pour vivre. C’est ce genre de grande respiration que procure ces rencontres là »

RÉFÉRENCES CITÉES

Quelques auteurs cités dans cet épisode:

Jules Verne
Agatha Christie
Blaise Cendrars
Gustave Flaubert
Jean Giono
Marguerite Duras
Adrienne Rich
Joyce Carol Oates
Geneviève Brisac
Deborah Levy
David Foster Wallace
Roberto Bolano
William Faulkner
Thomas Mann

Avant de lire un extrait d’un de ses livres préférés, Jakuta Alikavazovic se prête au jeu du questionnaire lecture de Reading Wild pour nous délivrer quelques prescriptions littéraires :

« The long goodbye » Raymond Chandler
« Fox fire, confessions d’un gang de filles » de Joyce Carol Oats
« Histoire des larmes » d’Alan Pauls
« Les envoûtés » Witold Gombrowicz
« De grandes espérances » de Charles Dickens
« Elizabeth Costello » de J.M. Coetzee
« Bruit de fond » Don DeLillo
« Ma vie dans la CIA » de Harry Mathews

En conclusion de ce podcast Jakuta Alikavazovic lit à voix haute un extrait du livre de Geneviève Brisac « Sisyphe est une femme  – La marche du cavalier », un livre qui parle des femmes et de l’écriture et qu’elle recommande « à toutes celles qui voudraient écrire et qui ne savent pas si elles ont une place dans ce monde là »

Merci Jakuta pour toutes ces belles recommandations.

Stay Wild Keep Reading est une production Reading Wild (www.readingwild.fr) présentée par Sylvia Minne

Photographie Jakuta Alikavazovic : © Francesca Mantovani/ Reading Wild

Jakuta Alikavazovic est l’auteure de plusieurs romans dont « L’avancée de la nuit » (ed. de l’Olivier, 2017) qui a figuré sur les listes des prix Femina et Medicis. Elle contribue régulièrement à Libération. Elle vient de traduire David Foster Wallace « Considérations sur le homard » (ed. de l’Olivier)

— Cet épisode 11 de Stay Wild Keep Reading a été enregistré à Paris — vendredi 11 décembre 2020 au Silencio Club à Saint Germain des Près

Durée épisode 00 :52 :20

© READING WILD 2020

STAY WILD KEEP READING

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